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LES PIEDS FOURCHUS

pour chasser l’énorme caribou qui, depuis plusieurs jours mettait en émoi tout le voisinage.

Lorsque le Brigadier eût fini la lecture, et que Burleigh eut dit deux mots de prière, la Tante Sarah voulut qu’on lui expliquât les mystères de la vacherie : ce fut chose facile.

— Une piste de moose, si près de la mer ! dit un des étrangers, que pensez-vous de ça, Bob ? ajouta-t-il en frappant dans le dos de son compagnon un coup de poing de force à faire rouler dans le feu tout autre individu moins massif et moins robuste que lui.

— C’est vrai, Joë, je ne l’aurais pas cru. Si vous n’avez pas vos raquettes, je retournerai volontiers jusqu’au campement pour les chercher, afin qu’on puisse se lancer à la poursuite du renne. J’ose dire, mon vieux gentleman, s’il vous plaît.

Le Brigadier le regarda fixement sans rien dire jusqu’à ce que l’autre eut baissé les yeux en murmurant

— … Brigadier, s’il vous plaît.

Alors le vieillard se dérida, fit un signe, et la conversation s’engagea activement. Les deux étrangers connaissaient parfaitement de réputation le vieux chasseur de rennes, ils se mon-