Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/294

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— Très-bien. Dites-moi, Cœur-Loyal, n’avez-vous reçu aucune visite depuis vingt-quatre heures ?

— Je n’ai vu âme qui vive depuis le départ du comte de Prébois-Crancé.

— Ah ! fit le chasseur ; ainsi vous n’avez pas reçu de courrier cette nuit ?

— Aucun.

— De sorte que vous ignorez les événements qui se sont accomplis hier.

— Complétement.

— Vous ne savez pas que le comte a livré bataille ?

— Non.

— Qu’il s’est emparé d’Hermosillo ?

— Non.

— Et que l’armée du général Guerrero est en complète déroute ?

— Pas davantage. Ce que vous m’annoncez là est-il donc vrai ?

— De la plus grande vérité.

— Ainsi, le comte est vainqueur ?

— Oui, et maintenant il est installé à Hermosillo.

— C’est inouï ! Maintenant, mon ami, que j’ai répondu à toutes vos questions, franchement et sans commentaires, voulez-vous me faire le plaisir de m’apprendre dans quel but vous me les avez adressées ?

— Hier, à peine maître d’Hermosillo, le comte a pensé à vous, et probablement aussi à une autre personne ; il vous a expédié un courrier chargé de vous remettre une lettre.

— À moi ? voilà qui est étrange ; ce courrier était un homme du pays, sans doute, un Indien ?