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L’ÉCLAIREUR.

éclatèrent avec fracas ; un horrible cri de guerre auquel le Canadien et le Comanche répondirent par un cri de défi sortit du sein de la forêt et une trentaine d’Indiens apaches se ruèrent en hurlant vers le brasier auprès duquel se tenaient nos trois personnages ; mais ceux-ci avaient subitement disparu comme par enchantement.

Les Apaches s’arrêtèrent avec un frémissement de rage, ne sachant plus quelle direction prendre pour retrouver leurs rusés ennemis. Soudain trois coup de feu furent tirés de l’intérieur de la forêt ; trois Apaches roulèrent sur le sol, la poitrine traversée.

Les Indiens poussèrent un hurlement de fureur et se précipitèrent dans la direction des coups de feu.

Au moment où ils arrivaient à lisière de la forêt, un homme en sortit en agitant de la main droite Une robe de bison en signe de paix.

Cet homme était Bon-Affût le Canadien.

Les Apaches s’arrêtèrent avec une hésitation de mauvais augure ; le Canadien, sans paraître remarquer ce mouvement, s’avança résolument vers eux du pas lent et tranquille qui lui était habituel ; en le reconnaissant, les Indiens brandirent leurs armes avec colère et voulurent courir sur lui, car ils avaient bien des motifs de haine contre le chasseur ; leur chef les arrêta d’un geste péremptoire.

— Que mes fils soient patients, dit-il avec un sourire sinistre, il ne perdront rien pour attendre.



II.

L’Hôte.


Le jour même où commence notre récit, à trois kilomètres environ de l’endroit où se passaient les événements