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L’ÉCLAIREUR.

— Don Miguel, dit-il d’une voix forte, veillez sur elle ! Laura, tu l’aimes, sois heureuse ! Mes enfants, je vous bénis ! Mon Dieu ! pardonnez dans votre miséricorde au malheureux, cause de tous nos malheurs ! Seigneur, recevez-moi dans votre sein ! Mes enfants, mes enfants, au revoir !

Son corps fut soudain agité d’un tremblement convulsif, ses traits se contractèrent, et il retomba en arrière en exhalant un soupir suprême.

Il était mort !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Après avoir rendu les derniers devoirs à son vieux camarade, Bon-Affût suivit l’Aigle-Volant et ses guerriers. Depuis, on n’entendit plus parler de lui ; la mort de Balle-Franche avait brisé en cet homme si fort toute énergie et toute volonté ; peut-être traîne-t-il encore les restes de sa misérable existence au milieu des Indiens, parmi lesquels il s’était résolu à vivre.

Les recherches minutieuses faites plus tard par don Leo de Torrès, après son mariage avec doña Laura de Real del Monte demeurèrent toutes sans résultat ; le jeune homme dut, à son grand regret, renoncer à s’acquitter jamais envers cet homme au cœur si simple et si grand à la fois, auquel il devait tant de reconnaissance.

FIN DE L’ÉCLAIREUR.