Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
LA FIÈVRE D’OR.

cessaires, et, te l’avouerai-je, ce qui me manquait surtout, c’était le désir de réussir ; mais, Valentin, tu viens de le faire naître en moi ; ta présence m’a rendu toute mon énergie, je ne sais par quels moyens je parviendrai à lever les obstacles qui s’opposent à l’exécution de mon projet, mais je tes lèverai, je te le jure.

— Que venais-tu donc faire en Sonora ?

— Je ne saurais trop te l’expliquer ; ma spéculation sur les bestiaux était plutôt une fuite qu’autre chose ; j’étais dégoûté de tout, je cherchais à en finir n’importe par quels moyens.

— À mon tour. Demain, au lever du soleil, tu partiras ; tu te rendras à franc étrier à San-Francisco ; ton excursion en Sonora n’aura été qu’une exploration ; enfin, tu prendras le premier prétexte venu et tu te remettras sérieusement à l’œuvre pour former ta compagnie ; pendant ce temps-là je vendrai ton troupeau et je m’arrangerai de manière à te procurer les fonds dont tu as besoin ; ne t’inquiète de rien, pousse hardiment les choses.

— Mais comment feras-tu ? la somme qui m’est nécessaire est considérable.

— Cela ne te regarde pas ; laisse-moi m’arranger comme je l’entendrai ; à l’heure dite, je te fournirai plus qu’il ne te faudra. Ainsi, c’est bien convenu, au lever du soleil, tu partiras.

— Je partirai. Mais quand et où te reverrai-je ?

— C’est juste. Le vingt-cinquième jour, après celui-ci, au coucher du soleil, j’entrerai dans ta chambre.

— Mais je ne sais pas encore moi-même où je logerai.