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LA FIÈVRE D’OR.

Caballero, répondit-il en se découvrant à son tour, mon ami et moi nous sommes deux coureurs des bois, chasseurs ou trouveurs de traces, selon qu’il vous plaira de nous nommer ; attirés par la lumière de votre feu et le chant harmonieux qui a frappé notre oreille, nous nous sommes dirigés de votre côté dans le but de réclamer de vous cette hospitalité qui ne se refuse jamais au désert, offrant de partager nos provisions avec vous et de vous être bons compagnons tant que nous demeurerons en votre agréable compagnie.

— Soyez les biens-venus, caballeros, répliqua noblement don Cornelio, et veuillez considérer comme vous appartenant le peu que nous possédons.

Les chasseurs s’inclinèrent et mirent pied à terre.



II

APRÈS QUINZE ANS DE SÉPARATION.


La réception faite par don Cornelio aux chasseurs fut empreinte de cette gracieuse bienveillance et de cette charmante désinvolture qui distinguent si éminemment le caractère espagnol.

Bien que les ressources de l’aventurier fussent fort restreintes, cependant il offrit si complaisamment et avec tant de bonne humeur le peu qu’il possédait à ses hôtes, que ceux-ci ne surent bientôt comment le remercier des attentions qu’il leur prodiguait.

Après avoir soupé tant bien que mal avec du