Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/71

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— L’Élan-Rapide ne se trompe jamais, répondit l’Indien d’une voix ferme ; c’est un guerrier renommé.

— Mon fils a raison, qu’il parle.

Le chef pâle qui s’est emparé du rocher du Bison-Fou est le grand chasseur blanc que les Comanches ont adopté et qui se fait appeler Koutonepi.

Stanapat ne put réprimer un mouvement de surprise.

— Ooah ! s’écria-t-il, il serait possible ! Mon fils est positivement sûr que Koutonepi est réellement retranché au sommet de la colline ?

— Sûr ! répondit l’Indien sans hésiter.

Le chef fît signe à l’Élan-Rapide de se retirer, et, laissant tomber sa tête dans ses mains, il réfléchit profondément.

L’Apache avait bien vu : c’était en effet Valentin Guillois et ses compagnons qui se trouvaient sur le rocher.

Après la mort de doña Clara, le Français et ses amis s’étaient élancés à la poursuite du Cèdre-Rouge, sans attendre, dans leur soif de vengeance, que le tremblement de terre fût complètement terminé et que la nature eût repris sa marche ordinaire.

Valentin, avec cette expérience du désert qu’il possédait si bien, avait, le soir précédent, dépisté un parti d’Apaches, et, ne se souciant pas de lutter contre eux en plaine découverte, à cause de la faiblesse numérique de sa troupe, il avait gravi la colline, résolu à se défendre contre ceux qui oseraient l’attaquer dans cette inexpugnable retraite.

Dans un de ses nombreux voyages à travers les prairies, le Français avait remarqué cette roche dont la position était si forte qu’il était facile d’y tenir con-