Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/148

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— Dame, j’ai toujours eu du malheur au jeu.

— Aussi n’est-ce pas de l’argent que je veux vous demander.

— Oh ! bien alors, si vous n’en voulez pas à ma bourse, nous nous entendrons facilement, compadre ; parlez hardiment.

— J’espère que nous nous entendrons facilement, en effet, d’autant plus que le service que j’attends de vous n’est presque rien et est des plus faciles.

— Pas tant de circonlocutions et venez au but, Cèdre-Rouge ; avec vos diables de manies indiennes de toujours entortiller vos phrases, vous n’en finissez jamais.

— Vous savez que j’ai une haine mortelle pour don Miguel Zarate ?

— J’ai entendu parler de quelque chose comme cela ; ne vous a-t-il pas logé son couteau quelque part dans la poitrine ?

— Oui, et le coup était si rude que j’ai failli en mourir ; mais grâce au diable, me voici debout encore une fois, après être resté près de trois semaines étendu sur le dos comme un cheval de rebut : je veux me venger.

— Je suis obligé de vous dire que vous avez raison ; à votre place, que Satan me torde le cou si je n’en faisais autant.

— N’est-ce pas ?

— Parfaitement.

— Mais pour cela je compte sur votre aide.

— Hum ! ceci est délicat ; je n’ai pas à me plaindre de don Miguel, moi, au contraire ; du reste, je ne vois pas en quoi je puis vous servir.

— Oh ! bien facilement.