Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/174

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Après quelques minutes d’hésitation, ses amis imitèrent son exemple.

Et la grotte redevint calme et silencieuse comme au jour de la création.


XIX.

L’Unicorne.

Avant de se livrer au repos, le père Séraphin avait, le soir précédent, dit deux mots à l’oreille des Indiens.

Le soleil commençait à peine à s’élever un peu au-dessus de l’extrême ligne bleue de l’horizon, que le missionnaire ouvrit les yeux, fit une courte prière, et se dirigea vers la salle où ses compagnons étaient restés.

Les quatre hommes dormaient encore, enveloppés dans leurs couvertures et leurs peaux de bisons.

— Réveillez-vous, mes frères, dit le père Séraphin, le jour vient de paraître.

Les quatre hommes furent debout en un instant.

— Mes frères, reprit le jeune missionnaire d’une voix douce et pénétrante, j’ai pensé que nous devions, avant de nous séparer, remercier Dieu en commun pour les bienfaits dont il ne cesse de nous combler ; pour fêter notre heureuse réunion d’hier soir, j’ai donc résolu de célébrer ce matin une messe d’actions de grâces, à laquelle je serai heureux de vous voir assister avec le recueillement et la pureté de cœur que ce devoir commande.

À cette proposition, les quatre hommes se récrièrent avec joie :