Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/181

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lesquelles peu d’hommes auraient pu lutter avec avantage.

Il était complétement peint et armé en guerre ; ses cheveux noirs étaient relevés sur sa tête en forme de casque et retombaient sur son dos comme une crinière ; une profusion de colliers de Wampum, de griffes d’ours gris et de dents de bison ornaient sa poitrine, sur laquelle était peinte avec une finesse rare une tortue bleue, signe distinctif de la tribu à laquelle il appartenait, et grande comme la main.

Le reste du costume se composait du mitasse attaché aux hanches par une ceinture de cuir et arrivant jusqu’aux chevilles, d’une chemise de peau de daim à longues manches pendantes et dont les coutures, ainsi que celles du mitasse, étaient frangées de cuir découpé et de plumes ; un ample manteau de bison femelle blanc, formant de naïfs dessins, s’accrochait à ses épaules par une agrafe d’or pur et tombait jusqu’à terre ; il avait pour chaussure d’élégants mocksens de couleurs différentes, constellés de perles fausses et de piquants de porc-épic, au talon desquels traînaient de nombreuses queues de loup ; un léger bouclier rond, couvert en bison et garni de chevelures humaines, pendait à son côté gauche, auprès de son carquois en peau de panthère rempli de flèches.

Ses armes étaient celles des Indiens comanches, c’est-à-dire le couteau à scalper, le tomawhawk, l’arc et le rifle américain ; mais un long fouet, dont le manche court, peint en rouge, était garni de chevelures humaines, indiquait la qualité de chef.

Lorsque les trois hommes furent auprès les uns des autres, ils se saluèrent en portant la main droite à leur front ; ensuite Valentin et l’Unicorne croisèrent les