Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/209

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— Il faut agir de suite.

— Je ne demande pas mieux ; tout est prêt, nos hommes sont prévenus, au premier signal ils se lèveront.

— Ce signal, il faut immédiatement le donner.

— Le temps de laisser ma fille à l’hacienda, puis, accompagné de mes amis, je marcherai sur le Paso, tandis que le général Ibañez, à la tête d’une seconde troupe, s’emparera de Santa-Fé.

— Ce projet est bien conçu. Pouvez-vous compter sur les personnes qui vous suivent ?

— Oui, toutes sont ou mes parents ou mes amis.

— De mieux en mieux. N’allons pas plus loin : nous voici à cheval sur la route du Paso et celle de votre hacienda ; laissez souffler quelques instants vos chevaux pendant que je vous communiquerai un projet que j’ai conçu, et qui, je le crois, vous sourira.

La petite troupe s’arrêta.

Les cavaliers mirent pied à terre et s’étendirent sur le gazon.

Tous connaissaient la conspiration ourdie par don Miguel et à des degrés différents étaient ses complices.

Cette halte ne les étonna donc pas, car ils soupçonnèrent que le moment d’agir n’était pas éloigné et que leur chef voulait sans doute prendre ses dernières mesures avant de lever le masque et de proclamer l’indépendance du Nouveau-Mexique.

En les invitant à la chasse aux chevaux sauvages, don Miguel ne leur avait pas laissé ignorer la trahison du Cèdre-Rouge et la nécessité dans laquelle il se trouvait de frapper un grand coup s’il ne voulait pas que tout fût perdu sans retour.