Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/221

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— Soyez tranquille, répondit froidement le jeune homme.

Doña Clara était pâle et défaite, elle tremblait.

— Venez, dit Valentin.

Et, d’un mouvement brusque comme la pensée, il s’élança sur le cheval du missionnaire.

Les trois fugitifs partirent à fond de train.

Cette fuite dura un quart d’heure.

Valentin s’arrêta.

Il mit pied à terre, fit signe aux jeunes gens de l’attendre, s’étendit sur le sol et commença à ramper sur les mains et sur les genoux, glissant comme un serpent au milieu des hautes herbes qui le cachaient, s’arrêtant par intervalles pour regarder autour de lui et prêter une oreille attentive aux bruits du désert.

Tout à coup il s’élança vers ses compagnons, saisit les chevaux par la bride et les entraîna rapidement derrière un tertre, où tous trois restèrent blottis sans voix et sans haleine.

Un bruit formidable de chevaux se fit entendre ; une vingtaine de silhouettes noires passèrent comme une trombe à dix pas de leur cachette sans les voir, à cause des ténèbres.

Valentin respira avec force.

— Tout espoir n’est pas perdu, murmura-t-il.

Il attendit avec anxiété pendant cinq minutes.

Ceux qui les poursuivaient s’éloignaient de plus en plus ; bientôt le bruit de leurs pas cessa de troubler le silence de la nuit.

— À cheval ! dit Valentin.

Ils se remirent en selle et repartirent, non pas dans la direction de l’hacienda, mais dans celle du Paso.