Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/223

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Doña Clara, les cheveux dénoués et flottant au vent, le visage animé, l’œil étincelant, les lèvres serrées, excitait incessamment sa monture du geste et de la voix.

— Tout est fini ! dit le chasseur, sauvez-vous ! Je vais me faire tuer ici pendant que vous courrez dix minutes encore, et vous serez sauvés. Je tiendrai bien ce temps-là, allez !

— Non, répondit noblement don Pablo, nous nous sauverons ou nous périrons ensemble.

— Oui, dit la jeune fille.

Valentin haussa les épaules.

— Vous êtes fou, dit-il.

Tout à coup il tressaillit, ceux qui les poursuivaient approchaient rapidement.

— Écoutez, dit-il, laissez-vous prendre tous deux ; moi, ils ne me poursuivront pas, ce n’est pas à moi qu’ils en veulent ; je vous jure que si je reste libre, dût-on vous cacher au fond des entrailles de la terre, je vous délivrerai.

Sans répondre, don Pablo mit pied à terre.

Valentin s’élança sur son cheval.

— Espérez, cria-t-il d’une voix stridente, et il disparut.

Aussitôt qu’il fut seul avec sa sœur, don Pablo la fit descendre de cheval, l’assit au pied d’un arbre, se plaça devant elle un pistolet de chaque main et attendit.

Il n’attendit pas longtemps.

Presque immédiatement il fut cerné par les bandits.

— Rendez-vous ! cria le Cèdre-Rouge d’une voix haletante.

Don Pablo sourit dédaigneusement.

— Voilà ma réponse, dit-il.