Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/275

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garnie de mousse sèche, posa un cerceau à l’endroit où reposait la tête afin de la préserver des rayons ardents du soleil et suspendit le tout sur son dos, au moyen d’un ceinturon de laine filée attaché à son front.

— Je suis prête, dit-elle.

— Partons, répondit le chef.

Les chasseurs le suivirent.

Ils furent bientôt dans la prairie.


V.

L’Adoption.

Une soixantaine de guerriers comanches étaient couchés sur l’herbe en attendant leur sachem, tandis que leurs chevaux, entravés à l’amble, broutaient l’herbe haute de la plaine et les jeunes pousses des arbres.

On reconnaissait au premier coup d’œil que ces hommes étaient des guerriers d’élite choisis avec soin pour une expédition dangereuse ; tous traînaient derrière leurs talons cinq et six queues de loup, marques d’honneur que les guerriers renommés ont seuls le droit de porter.

À la vue de leur chef, ils se levèrent avec empressement et se mirent en selle.

Tous savaient que la femme de leur sachem avait été enlevée et que le but de leur expédition était de la délivrer ; cependant, en la voyant, ils ne manifestèrent aucune surprise et la saluèrent comme s’ils ne l’avaient quittée que depuis quelques minutes à peine.

Le détachement de guerre avait avec lui plusieurs