Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/291

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tira ; puis, aidé par Curumilla qui avait silencieusement pilé des feuilles d’oregano, il en forma un cataplasme qu’il appliqua sur la plaie après l’avoir lavée avec soin.

À peine fut-il pansé, le missionnaire tomba dans un sommeil profond dont il ne sortit que le soir.

Le traitement suivi par Valentin avait fait merveilles ; la fièvre avait disparu, les traits du prêtre étaient reposés, la rougeur qui empourprait ses joues avait fait place à une pâleur causée par la perte du sang ; bref il était aussi bien qu’on pouvait l’espérer.

En ouvrant les yeux, il aperçut les trois chasseurs qui épiaient son réveil et fixaient sur lui des regards inquiets ; il sourit, et d’une voix faible dont le timbre pur les émut doucement :

— Merci, mes frères, leur dit-il, merci du secours que vous m’avez donné. Dieu vous récompensera ; je me sens beaucoup mieux.

— Dieu soit loué ! répondit Valentin ; vous en serez, mon père, quitte à meilleur marché que je n’osais l’espérer.

— Serait-il possible !

— Oui, votre blessure, quoique grave, n’est pourtant pas dangereuse, et dans quelques jours vous pourrez, si vous le jugez nécessaire, reprendre le cours de vos occupations.

— Je vous remercie de cette bonne nouvelle, mon cher Valentin ; je ne compte plus les fois que je vous dois la vie : Dieu, dans sa bonté infinie, vous a placé auprès de moi pour me soutenir dans mes tribulations et me secourir dans les jours de danger.

Le chasseur rougit.

— Ne parlez pas ainsi, mon père, dit-il ; je n’ai