Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/353

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— Allons prévenir les dragons, dit-il, et il piqua des deux.

À peine le squatter s’était-il éloigné que de deux côtés opposés les buissons s’écartèrent, et plusieurs hommes parurent.

Ces hommes étaient Valentin, Curumilla et don Pablo d’une part ; l’Unicorne et la Plume-d’Aigle de l’autre.

Valentin et ses amis furent étonnés de rencontrer là le chef comanche, qu’ils croyaient retourné à son camp.

Le sachem leur expliqua en peu de mots comment, après les avoir quittés, il s’était en effet dirigé vers son camp, mais qu’au moment où il allait traverser le lieu où il se trouvait en ce moment, il avait entendu la voix du Cèdre-Rouge et s’était blotti derrière les buissons, dans le but d’entendre ce que le squatter disait à son étrange interlocuteur.

Valentin avait fait de même.

Malheureusement les quatre hommes avaient été fort désappointés, car la conversation du squatter était restée pour eux une énigme dont ils cherchaient vainement le mot.

— C’est singulier, fit Valentin en se passant à plusieurs reprises la main sur le front, je ne sais où j’ai vu cet homme qui causait ici avec le Cèdre-Rouge, mais j’ai un vague souvenir de l’avoir déjà rencontré ; où et dans quelles circonstances, voilà ce que je cherche à me rappeler sans y parvenir.

— Que ferons-nous ? demanda don Pablo.

— Parbleu, ce dont nous sommes convenus ; et, se tournant vers le chef : Bonne chance, frère, lui dit-il, je crois que nous sauverons notre ami.

— J’en suis sûr, répondit laconiquement l’Indien.