Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/356

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d’étoiles scintillantes ; la nuit était tiède, l’atmosphère d’une transparence qui permettait de distinguer les moindres accidents du paysage. À quatre lieues environ de Santa-Fé, une nombreuse troupe de cavaliers suivait en une longue file un chemin à peine tracé dans les hautes herbes, qui, après des détours et des méandres sans nombre, aboutissait à la ville.

Ces cavaliers, qui marchaient en assez bel ordre, étaient au nombre de huit cents à peu près.

C’était le régiment de dragons si anxieusement attendu par le général Ventura.

À une dizaine de pas en avant, venaient en causant entre eux quatre ou cinq officiers, au nombre desquels se trouvait le colonel.

Le régiment continuait lentement sa marche, s’avançant avec précaution, de crainte de s’égarer dans un pays complétement inconnu.

Le colonel et les officiers, qui avaient toujours guerroyé dans les États qui bordent l’océan Atlantique, se trouvaient pour la première fois engagés dans ces contrées sauvages.

— Caballeros, dit tout à coup le colonel, je vous avoue que j’ignore complétement où nous sommes. Quelqu’un de vous pourrait-il me renseigner ? Ce chemin est déplorable, il ne semble conduire nulle part, et je crains que nous ne soyons égarés.

— Nous sommes tous aussi ignorants que vous sur cet article, colonel, répondit un officier ; nul ne saurait dire où nous sommes.

— Ma foi, reprit le colonel en jetant un regard satisfait autour de lui, nous ne sommes pas pressés d’arriver à Santa-Fé ; que nous y soyons aujourd’hui ou demain, peu importe, je suppose. Je crois que ce