Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/383

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soin avait été de lui faire quitter les vêtements indiens qu’elle portait pour lui en donner d’autres plus commodes et surtout plus convenables au rang qu’elle tenait dans le monde.

La jeune fille, fatiguée des émotions poignantes de la scène à laquelle elle avait assisté, était sur le point de se mettre au lit au moment où le père Séraphin et don Pablo frappèrent à la porte de sa chambre.

Elle se hâta d’ouvrir.

La vue de son frère, qu’elle ne comptait pas revoir aussitôt, la combla de joie.

Une heure s’écoula rapidement dans une causerie intime.

Don Pablo se garda bien d’annoncer à sa sœur, qui l’ignorait, le malheur arrivé à son père ; il ne voulait pas assombrir par cette confidence la joie que se promettait la jeune fille pour le lendemain.

Puis, comme la nuit s’avançait, les deux hommes se retirèrent, afin de laisser la jeune fille libre de prendre un peu de repos nécessaire à la longue course qu’elle avait à faire pour aller à l’hacienda, lui promettant de la venir chercher dans quelques heures.

Le père Séraphin avait généreusement offert à don Pablo de terminer la nuit auprès de lui en partageant le modeste logement qu’il habitait non loin de la place de la Merced.

Le jeune homme accepta avec empressement ; il était trop tard pour chercher un gîte dans une locanda ; de cette façon, d’ailleurs, il serait plus facilement le lendemain matin auprès de sa sœur.

Après de longs adieux, les deux hommes sortirent de la maison.

Aussitôt qu’ils furent partis, doña Clara se jeta