Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/388

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que le chef avait à lui faire des communications importantes, mais que s’il eût essayé de le faire parler il n’en aurait rien tiré ; il se résigna donc à le laisser agir à sa guise.

L’Unicorne, appuyé sur son fusil, prêtait à l’entretien une oreille attentive sans témoigner la moindre impatience.

— Mon frère est demeuré longtemps dans la tribu ? reprit Valentin.

— Deux soleils ; la Plume-d’Aigle avait laissé derrière lui des amis vers lesquels son cœur l’entraînait.

— Merci, chef, du bon souvenir que vous aviez gardé de nous.

L’Indien s’inclina.

— Les chefs se sont réunis en conseil pour entendre les paroles de la Plume-d’Aigle, continua le Coras. Ils ont frémi de colère en apprenant le massacre de leurs enfants ; mais la Plume-d’Aigle avait son projet, deux cents guerriers se sont rangés sous son totem.

— Bon, fit Valentin, mon frère se vengera.

Le chef sourit.

— Oui, dit-il, mes jeunes gens ont mes ordres, ils savent ce que je veux faire

— Fort bien ; ils sont près d’ici alors.

— Non, répondit le chef en secouant la tête négativement, la Plume-d’Aigle ne marche pas avec eux, il se cache sous la peau d’un chien apache.

— Hein ? s’écria Valentin avec étonnement ; que dit donc là mon frère ?

— Mon frère blanc est prompt, fit sentencieusement l’Unicorne, qu’il laisse parler Mookapee. C’est un grand sachem, la sagesse repose en lui.

Valentin secoua la tête.