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— Hâttez-vous ! répondirent les officiers.

Le général, intérieurement satisfait de s’être si bien tiré de ce pas difficile, sortit du cabildo et traversa la place afin d’aller à la prison qui s’élevait sur la façade opposée.

Les Comanches étaient immobiles comme des statues de bronze florentin, appuyés sur leurs armes et les yeux fixés sur leur sachem, prêts à exécuter ses ordres.


XXIV.

Libres.

Don Miguel Zarate et le général Ibañez ignoraient complétement ce qui se passait au dehors.

Les bruits de la ville n’arrivaient pas jusqu’à eux.

S’ils avaient voulu consentir à interroger leur geôlier, celui-ci, qui commençait à redouter pour lui-même l’effet des mauvais traitements qu’il avait fait subir aux deux gentilshommes, n’aurait sans doute pas hésité à leur donner tous les renseignements possibles à l’effet de se réhabiliter dans leur esprit ; mais chaque fois que cet homme se présentait à eux, et qu’il ouvrait la bouche pour parler, ils lui tournaient le dos avec mépris en lui intimant d’un geste l’ordre de se taire et de se retirer au plus vite.

Ce jour-là, selon leur coutume, les deux hommes s’étaient éveillés au lever du soleil ; ils s’étaient jetés en bas de leurs cadres et avaient fait leur toilette.

Puis, avec une liberté d’esprit incompréhensible, ils avaient causé entre eux de choses indifférentes.