Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout à coup un grand bruit se fit entendre dans la prison, un cliquetis d’armes arriva jusqu’aux prisonniers, et des pas pressés s’approchèrent des chambres dans lesquelles ils étaient détenus.

Ils prêtèrent l’oreille.

— Oh ! oh ! dit le général Ibañez, il paraît que c’est enfin pour aujourd’hui !

— Dieu soit loué ! répondit don Miguel, je suis heureux qu’ils se décident à en finir avec nous.

Ma foi, moi aussi, fit gaiement le général, le temps commençait à me paraître d’une longueur extrême dans cette prison où l’on n’a pas la moindre distraction ; nous allons donc une fois encore revoir ce beau soleil qui semble craindre de se montrer dans cet antre ! Viva Cristo ! je me sens d’une gaieté folle rien qu’à cette pensée, et je pardonne de grand cœur à mes juges.

Cependant le bruit se rapprochait de plus en plus, des voix confuses se mêlaient au retentissement des pas sur les dalles et au froissement des sabres.

— Les voilà, dit don Miguel, dans un instant ils seront ici.

— Qu’ils soient les bienvenus s’ils nous apportent la mort, cette suprême consolatrice des affligés, fit le général.

En ce moment une clef grinça dans la serrure et la porte s’ouvrit.

Les deux prisonniers reculèrent avec étonnement à la vue du gouverneur qui se précipita dans la chambre, suivi de deux ou trois officiers.

Certes, si les condamnés s’attendaient à voir quelqu’un, ce n’était pas le digne général Ventura.

L’étonnement du général Ibañez fut si grand à cette