Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/97

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ture, il se retira dans sa chambre à coucher et fit dire à son fils de venir le joindre.

Le jeune homme était complétement guéri de sa blessure.

Son père lui apprit qu’il était obligé de s’absenter pour quelques jours ; il lui confia la direction de l’hacienda, en lui recommandant surtout de ne pas s’éloigner de la ferme et de veiller attentivement sur sa sœur.

Le jeune homme lui promit tout ce qu’il voulut, heureux de jouir pendant quelques jours d’une liberté entière.

Après avoir embrassé sa fille et son fils une dernière fois, don Miguel se rendit dans le patio (cour).

En l’attendant, le chef s’amusait à faire exécuter des voltes et des courbettes à un magnifique cheval qu’il avait choisi.

Don Miguel admira pendant quelques minutes l’adresse et la grâce de l’Indien, qui maniait ce cheval avec autant d’élégance et de facilité que le meilleur ginète mexicain, puis il se mit en selle, et les deux hommes piquèrent du côté du paso del Norte, qu’il leur fallait absolument traverser pour gagner le désert et se rendre à la clairière du Chêne-Foudroyé.

Le voyage fut silencieux ; les deux hommes réfléchissaient profondément.

Au moment où ils entrèrent dans le Paso, le soleil se couchait à l’horizon dans un flot de vapeurs rougeâtres, ce qui présageait un orage pour la nuit.

À l’entrée du village, ils se séparèrent. Le lendemain, ainsi que nous l’avons dit dans notre premier chapitre, don Miguel sortit au point du jour et se rendit à la clairière.