Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/98

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Maintenant nous fermerons cette trop longue parenthèse, mais qui était indispensable pour que le lecteur comprît bien les faits qui vont suivre, et nous reprendrons notre récit au point où nous l’avons laissé.


XI.

Conversation.

Valentin Guillois, que nous avons déjà présenté au lecteur dans un précédent ouvrage[1] habitait, ou, pour parler plus correctement, parcourait depuis cinq ou six ans les vastes solitudes du Nouveau-Mexique et du Texas.

On l’avait vu pour la première fois aux environs du rio Puerco, en compagnie du chef Araucan, tous deux à l’affût du tigre.

Ces deux hommes étaient les plus hardis chasseurs de la frontière.

Parfois, lorsqu’ils avaient recueilli une ample moisson de fourrures, ils allaient les vendre dans les villes, renouvelaient leurs provisions de poudre et de balles, achetaient quelques objets indispensables et regagnaient le désert.

Souvent ils s’étaient engagés pour huit, et même quinze jours, avec les propriétaires d’haciendas, pour les débarrasser des bêtes fauves qui désolaient leurs troupeaux ; mais, dès que les animaux féroces étaient détruits, la prime gagnée, quelles que fussent les promesses brillantes que les hacenderos faisaient pour les retenir, ces deux hommes rejetaient leur rifle sur l’épaule et s’en allaient.

  1. Le Grand chef des Aucas, 2 vol. in-12. Paris, Amyot.