Page:Aimard - Le Grand Chef des Aucas, 1889.djvu/233

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la petite troupe ne fut pas inquiétée dans sa fuite, car quel autre nom pouvait-on donner à cette marche dans le désert au milieu de la nuit ?


Cette troupe de cavaliers glissa dans les ténèbres comme une légion de lugubres fantômes.

Ils avançaient doucement, retardés par le blessé qui n’aurait pu, dans l’état de faiblesse et de prostration où il se trouvait, supporter les secousses d’une course rapide.

Vers trois heures du matin, quelques lueurs fugitives et incertaines, qui tremblotaient à l’horizon et perçaient avec peine le brouillard qui, à cette heure de la nuit, enveloppe la terre comme un froid linceul, annoncèrent à la caravane qu’elle approchait de la ville et que bientôt elle y serait rendue.

Au bout de trois quarts d’heure ils atteignirent les huertas — jardins — qui enveloppent Valdivia comme un immense bouquet de fleurs du sein duquel elle paraît jaillir.