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XV

DANS LEQUEL IL EST PROUVÉ QU’EN AMÉRIQUE ON PEUT APPRENDRE BIEN DES CHOSES ET FAIRE DE SINGULIÈRES RENCONTRES, QUAND ON SE PROMÈNE DANS UN JARDIN AVANT LE LEVER DU SOLEIL.


Cependant, ainsi que cela avait été convenu dans le conseil dont nous avons rendu compte dans notre précédent chapitre, un peu après quatre heures de l’après-dînée, le docteur, après avoir pris congé de l’haciendero, embrassé sa fille adoptive et serré la main de son fils, s’était mis en route pour Urès, capitale de l’état de Sonora, où le général X…, nommé par le général en chef gouverneur de l’État, faisait sa résidence.

Vers huit heures du matin du même jour, Bernardo, après une longue conversation confidentielle avec son ami, avait quitté l’hacienda en compagnie de Charbonneau.

Tous deux s’étaient enfoncés dans la savane, pour remplir la mission dont ils avaient été chargés.

Presque à la même heure ño lgnacio, le mayordomo, s’était éloigné, lui aussi.

Enfin, les trois guerriers comanches avaient été expédiés en batteurs d’estrade par Julian.

Ils avaient ordre de revenir au plus vite, dès qu’ils découvriraient une piste suspecte se dirigeant vers l’hacienda.

Les dames, bien entendu, avaient été laissées dans la plus complète ignorance des dangers terribles dont elles étaient menacées, ainsi que des mesures prises pour les conjurer.

Quelques jours s’écoulèrent.

La vie que l’on menait dans l’hacienda était assez monotone.