Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/312

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au père de Mariette ; de plus, ils voulurent faire tous les frais du mariage.

Julian rendit ensuite compte à son ami de la façon dont il avait placé sa fortune et des deux maisons de ville et de campagne qu’il avait achetées pour lui.

Bernard remercia chaleureusement son ami et approuva tout ce qu’il avait fait.

Mariette ignorait la grande fortune que possédait son fiancé.

Quand elle l’apprit, elle dit avec un délicieux sourire :

— J’en suis heureuse ; j’ai vu de trop près la misère pour ne pas en avoir peur ; mais j’ai aimé Bernard croyant qu’il n’avait rien : si demain il perdait sa fortune, je l’aimerais encore davantage, si cela m’était possible.

Quinze jours après, le mariage fut célébré à la mairie et à l’église.

Les invités étaient nombreux.

Le père de la mariée se tint fort bien dans son habit noir.

Il ne restait plus rien en lui de l’ancien concierge. Il était devenu régisseur de la tête aux pieds.

Les véritables Parisiens ont cela de particulier, qu’en général la fortune ne les surprend jamais, parce qu’ils l’attendent toujours. Aussi, lorsqu’elle frappe par hasard à leur porte, les trouve-t-elle prêts à la recevoir, sans paraître déplacés dans leur nouvelle position.

Les fêtes du mariage furent splendides.

Elles eurent lieu a l’hôtel d’Hérigoyen et eurent un grand retentissement.

Les journaux du high-life en rendirent compte.

Commencées à Paris, elles se continuèrent à la campagne, où elles ne prirent fin qu’au bout de dix jours.

Les nouveaux mariés passèrent leur lune de miel dans leur campagne, où ils séjournèrent pendant toute la belle saison.

Puis, vers la fin du mois d’octobre, ils rentrèrent à Paris et s’installèrent dans leur maison de la rue Bénard, à Plaisance, que Julian avait achetée pour eux.