Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/65

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ne songeaient qu’à se réjouir et à se faire honneur réciproquement.

Le chef siffla dans son ikitchota.

Aussitôt, tout s’arrêta instantanément, comme si les pieds des chevaux se fussent subitement soudés au sol.

Un silence profond remplaça le tumulte, les cris et les coups de feu.

Puis, sur un geste du chef, les deux troupes se réunirent et n’en firent plus qu’une seule.

Les trois chefs comanches prirent la tête de cette troupe, ayant près d’eux Charbonneau, Bernardo, Julian et le mayordomo, et ils reprirent ainsi le chemin de la Rancheria, où ils ne tardèrent pas à arriver.

Le pont-levis était baissé.

— Plusieurs peones à cheval et armés de torches brûlantes, partirent alors en avant pour éclairer le chemin pendant le trajet de la Rancheria à l’hacienda.

Comme celui de la Rancheria, le pont-levis de l’hacienda était baissé.

De chaque côté, quinze cavaliers armés étaient rangés en bon ordre, ayant à leur tête don Pancho de Cardenas, le fils de l’haciendero.

Le jeune homme avait revêtu pour cette circonstance le costume semi-indîen des coureurs des bois canadiens.

Il était nu-tête ; ses longs cheveux bouclés tombant sur ses épaules étaient retenus sur son front par un mince cercle d’or, ayant enchâssé par-devant un diamant magnifique et d’un prix très considérable.

Lorsque les Indiens et leur suite eurent pénétré dans la cour d’honneur, don Pancho s’avança à leur rencontre en faisant caracoler son cheval et, après les avoir salués, il dit aux chefs :

— Les Sachems sont les bienvenus ; veulent-ils mettre pied à terre et m’accompagner jusqu’au grand Calli-Medecine, où mon père les attend.

Le chef répondit :

— Le fils du Grand-Aigle est digne de son père, les Comanches l’aiment, ils sont heureux de le voir fort et