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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

Autour du principal brasier plusieurs chefs étaient accroupis et fumaient silencieusement.

Les nouveaux venus mirent pied à terre et se dirigèrent rapidement vers ce brasier, devant lequel le Visage-de-Singe se promenait avec agitation.

Les deux hommes prirent place auprès des autres chefs et allumèrent leurs calumets ; bien que chacun attendît leur arrivée avec impatience, cependant personne ne leur adressa de question, l’étiquette indienne s’opposant à ce qu’un chef prit la parole avant que le calumet eût été complètement fumé.

Lorsque le Cerf-Noir eut terminé son calumet il en secoua la cendre, le repassa à sa ceinture et prenant la parole :

— L’ordre des sachems est accompli dit-il, les flèches sanglantes ont été remises aux Visages-Pâles.

Les chefs inclinèrent la tête en signe de satisfaction à cette nouvelle.

Le Visage-de-Singe se rapprocha.

— Mon frère le Cerf-Noir a vu la Tête-Grise ? demanda-t-il.

— Oui, répondit sèchement le chef.

— Que pense mon frère ? reprit en insistant le Visage-de-Singe.

Le Cerf-Noir lui jeta un regard équivoque.

— Qu’importe la pensée du chef en ce moment, répondit-il, puisque le conseil des sachems a résolu la guerre.

— Les nuits sont longues, dit alors le Renard-Bleu, mes frères demeureront-ils ici à fumer ?

Tranquille prit la parole.

— Les Grands-Couteaux sont sur leurs gardes,