Page:Aimard - Les Rôdeurs de frontières, 1910.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
LES RODEURS DE FRONTIÈRES

chait un mouvement révolutionnaire bien prononcé, et loin de se fier aux apparences de dévouement des colons, dès que son pouvoir fut assez affermi pour qu’il lui fût permis d’agir énergiquement contre eux, il expédia en toute hâte le colonel Mexia avec quatre cents hommes afin de rétablir au Texas l’autorité mexicaine déjà fort ébranlée.

Après bien des hésitations et des menées diplomatiques, sans résultat possible entre gens dont la principale arme d’un côté comme de l’autre était la perfidie, la guerre éclata enfin avec fureur ; un comité de sûreté publique s’organisa à San-Felipe, et le peuple fut appelé à prendre part à la lutte.

Cependant la guerre civile n’avait pas encore officiellement éclaté, lorsque apparut enfin l’homme qui devait décider du sort du Texas, et auquel était réservée la gloire de le faire libre, nous voulons parler de Samuel Houston.

Dès ce moment l’insurrection timide et sans portée du Texas devenait une révolution ; pourtant en apparence le gouvernement mexicain était toujours le maître légitime du pays, et les colons étaient naturellement nommés insurgés et traités comme tels lorsqu’ils tombaient aux mains de leurs ennemis, c’est-à-dire qu’ils étaient sans autre forme de procès pendus, noyés ou fusillés, selon que l’endroit où on les avait pris se prêtait à un de ces trois genres de mort.

Le jour où commence notre histoire l’exaspération contre les Mexicains et l’enthousiasme pour la noble cause de l’indépendance étaient arrivés à leur comble.

Environ trois semaines auparavant, un engage-