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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

parti d’Indiens bravos qui accourait au galop : bientôt ils atteignirent la maison, qu’ils entourèrent de tous les côtés.

Ordinairement, les Indiens, dans leurs expéditions, procèdent avec une extrême prudence, ne se montrant jamais à découvert et n’avançant qu’avec une extrême circonspection : cette fois, il était facile de voir qu’ils se croyaient certains du succès et qu’ils savaient parfaitement que la venta était dénuée de défenseurs.

Arrivés à une vingtaine de mètres de la venta, ils s’arrêtèrent, mirent pied à terre, et semblèrent se consulter un instant.

Lanzi avait profité de ces quelques minutes de répit pour accumuler sur la table de la salle toutes les armes de la maison, c’est-à-dire une dizaine de carabines.

Bien que les portes et les fenêtres fussent barricadées au moyen de solides contre-vents, grâce aux nombreuses meurtrières percées d’espace en espace, il était facile de suivre les mouvements de l’ennemi.

Carmela, armée d’une carabine, s’était intrépidement placée devant la porte tandis que le métis allait et venait d’un air préoccupé, entrant et sortant, et paraissant donner la dernière main à un important et mystérieux travail.

— Là, dit-il au bout d’un instant, voilà qui est fait. Remettez cette carabine sur cette table, señorita ; ce n’est pas par la force, mais seulement par la ruse que nous pouvons vaincre ces démons, laissez-moi faire.

— Quel est votre projet ?