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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

Voilà le tour que Lanzi s’était promis de jouer aux Indiens.

On comprend pourquoi il avait insisté pour que Carmela s’éloignât au plus vite.

Par un bonheur étrange, ni le métis ni son cheval n’étaient blessés ; le mustang, les naseaux fumants, volait dans la prairie comme s’il eût eu des ailes, pressé incessamment par son cavalier qui l’excitait du geste et de la voix, car il lui semblait entendre à peu de distance derrière lui le galop d’un autre cheval qui paraissait le poursuivre.

Malheureusement la nuit était trop sombre pour qu’il lui fût possible de s’assurer qu’il ne se trompait pas.


XIX

LA CHASSE.


Le lecteur trouvera probablement que le moyen employé par Lanzi pour se débarrasser des Apaches était un peu violent et que, peut-être, il aurait dû n’y avoir recours qu’à la dernière extrémité.

La justification du métis est aussi simple que facile à donner : les Indiens bravos, lorsqu’ils passent la frontière mexicaine, se livrent sans pitié à tous les désordres, usant de la plus grande cruauté envers les malheureux blancs qui tombent entre leurs mains et pour lesquels ils professent une haine que rien ne peut assouvir.

La position de Lanzi, seul, sans secours à atten-