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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

L’offre de Bothrel fut acceptée avec joie par le capitaine qui connaissait à fond son sergent, espèce de dogue pour la fidélité, homme d’une bravoure à toute épreuve et sur lequel il pouvait compter entièrement.

Ce fut le sergent que le capitaine chargea d’organiser le détachement de chasseurs qu’il se proposait d’emmener avec lui, afin de se défendre s’il prenait envie aux Indiens d’attaquer la nouvelle colonie.

Bothrel s’acquitta de l’ordre qu’il avait reçu avec cette intelligente conscience qu’il apportait à toutes choses, et bientôt il eut trouvé, dans la compagnie même du capitaine, trente hommes résolus et dévoués qui ne demandèrent pas mieux que de suivre la fortune de leur ex-chef et s’attacher à lui.

De son côté, le capitaine avait engagé une quinzaine d’ouvriers de toutes sortes, forgerons, charpentiers, etc., qui signèrent avec lui un engagement de cinq ans, d’après lequel, après ce laps de temps, ils seraient propriétaires moyennant une légère redevance du terrain que le capitaine leur concéderait, et sur lequel ils s’établiraient eux et leurs familles ; cette redevance elle-même devait s’éteindre au bout d’un certain temps.

Tous less préparatifs étant enfin terminés, les colons, au nombre de cinquante hommes et d’une douzaine de femmes à peu près, s’étaient enfin mis en route pour se diriger vers la concession, à la moitié du mois de mai, emmenant avec eux une longue file de wagons chargés de denrées de toutes sortes, et un nombreux troupeau de bestiaux destinés à alimenter la colonie et à faire des élèves.

Le Visage-de-Singe servait de guide ainsi que