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V

LES COMANCHES.


Le Cœur-Loyal et Belhumeur cachés au milieu des branches touffues du chêne-liège observaient les Comanches.

Les Indiens comptaient sur la vigilance de leurs sentinelles. Loin de soupçonner que leurs ennemis se trouvaient si près d’eux et observaient leurs moindres mouvements ; accroupis ou couchés autour des feux ils mangeaient ou fumaient insoucieusement.

Ces sauvages, au nombre de vingt-cinq à peu près, étaient parés de leurs robes de bisons et peints de la manière la plus variée et la plus fantastique. La plupart avaient la figure toute entière avec du cinabre, d’autres étaient tout à fait noirs, avec une longue raie blanche sur chaque joue, ils portaient sur le dos leur bouclier, leur arc et leurs flèches, et près d’eux leur fusil.

Du reste, au grand nombre de queues de loup attachées à leurs mocksens et qui traînaient par terre derrière eux, il était facile de reconnaître que tous étaient des guerriers d’élite, renommés dans leur tribu.

À quelques pas, la Tête-d’Aigle se tenait immobile contre un arbre. Les bras croisés sur la poitrine,