Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/118

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droite et à gauche, marchaient sur lui en sifflant et menaçaient de se réunir à la fois sous ses pieds et au-dessus de sa tête. Au milieu des arbres calcinés, qui tombaient avec fracas, aveuglés par des flots d’une fumée épaisse qui leur coupait la respiration, brûlés par des nuées d’étincelles qui pleuvaient sur eux de toutes parts, suivant hardiment leur route sous une voûte de flammes, les intrépides aventuriers avaient franchi, au prix de quelques brûlures sans conséquences, l’enceinte maudite, dans laquelle les Indiens avaient cru les ensevelir pour jamais et déjà ils étaient loin de leurs ennemis que ceux-ci s’applaudissaient encore du succès de leur ruse.

Cependant l’incendie prenait des proportions formidables, la forêt se tordait sous l’étreinte du feu ; la prairie n’était plus qu’une nappe de flammes, au milieu de laquelle couraient affolées de terreur les bêtes fauves, que cette catastrophe inattendue chassait de leurs repaires.

Le ciel avait pris des reflets sanglants, et un vent impétueux balayait devant lui la flamme et la fumée.

Les Indiens eux-mêmes étaient effrayés de leur ouvrage en voyant autour d’eux des montagnes entières s’allumer comme des phares sinistres, la terre devenir chaude et d’immenses troupes de bisons faire trembler le sol dans leur course furieuse en poussant ces bramements de désespoir qui remplis-