Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Qui êtes-vous ? s’écria le général.

— Peu importe, répondit sèchement l’étranger, je viens vous sauver ! mon compagnon et moi nous étions hors de danger ; pour vous secourir nous avons bravé des périls inouïs, ceci doit vous suffire. Votre salut est entre vos mains, il ne s’agit que de vouloir.

— Commandez, répondit le général, le premier je vous donnerai l’exemple de l’obéissance.

— Vous n’avez donc pas de guides avec vous ?

— Si ! reprit le général.

— Alors, ce sont des traîtres ou des lâches, car le moyen que je vais employer est connu de tout le monde dans la prairie.

Le général lança un regard de défiance au Babillard qui n’avait pu s’empêcher de tressaillir à l’apparition subite des deux inconnus.

— Du reste, continua le chasseur, c’est un compte que vous réglerez plus tard avec eux, il ne s’agit pas de cela en ce moment.

Les Mexicains, à la vue de cet homme déterminé à la parole brève et profondément accentuée, avaient instinctivement deviné un sauveur, ils avaient senti le courage revenir avec l’espoir, et ils se tenaient prêts à exécuter ses ordres avec célérité.

— Hâtez-vous, dit le chasseur, arrachez toutes les herbes qui entourent le camp.

Chacun se mit à l’œuvre.