Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/124

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Un soupir de soulagement s’exhala de toutes les poitrines.

Le camp était sauvé !

L’incendie dont les grondements se faisaient de plus en plus sourds, vaincu par le chasseur, allait porter ses ravages dans d’autres directions.

Chacun se précipita vers l’étranger pour le remercier.

— Vous avez sauvé la vie de ma nièce, lui dit le général avec effusion, comment m’acquitterai-je jamais envers vous ?

— Vous ne me devez rien, monsieur, répondit le chasseur avec une noble simplicité, dans la prairie tous les hommes sont frères, je n’ai fait que mon devoir en vous venant en aide.

Dès que le premier moment de joie fut passé et que l’on eut remis un peu d’ordre dans le camp, chacun chercha un repos que les terribles émotions de la nuit rendaient indispensable.

Les deux étrangers qui avaient constamment repoussé avec modestie, mais avec fermeté, les avances que le général leur avait faites dans l’entraînement de sa reconnaissance, s’étaient nonchalamment étendus sur les ballots pour reposer quelques heures.

Un peu avant le lever du soleil ils se levèrent.

— La terre doit être froide, dit l’un, partons avant que ces gens s’éveillent, peut-être ne voudraient-ils pas nous laisser les quitter ainsi.