Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/167

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cédente, les voyageurs étaient littéralement exténués lorsque l’on campa.

Le Babillard n’avait pas trompé le général, le site était admirablement choisi pour repousser une attaque indienne ; nous ne le décrirons pas, le lecteur le connaissant déjà : c’était en ce lieu que se trouvaient les chasseurs, lorsque pour la première fois nous les avons mis en scène.

Le général, après avoir jeté autour de lui ce regard infaillible de l’homme de guerre, ne put s’empêcher de manifester sa satisfaction.

— Bravo, dit-il au guide, si nous avons eu des difficultés presque insurmontables à vaincre pour arriver ici, au moins nous pourrions, le cas échéant, y soutenir un siège.

Le guide ne répondit pas, il s’inclina avec un sourire équivoque et se retira.

— C’est étonnant, murmura le général, bien qu’en apparence la conduite de cet homme soit loyale, et qu’il me soit impossible de lui reprocher la moindre chose, malgré cela je ne sais pourquoi j’ai le pressentiment qu’il nous trompe et qu’il machine quelque diabolique projet contre nous.

Le général était un vieux soldat rempli d’expérience, qui ne voulait rien laisser au hasard, ce deus ex machina, qui rompt en une seconde les plans les mieux conçus.

Malgré la fatigue de ses gens il ne voulut pas perdre une minute ; aidé par le capitaine, il fit abat-