Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/175

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— Mais encore ?

Le guide hésita, ou pour mieux dire, il calcula mentalement les chances de gain et de perte que lui offrait cette affaire, puis au bout d’un instant il reprit :

— Ces Mexicains sont fort riches.

— C’est probable, dit le capitaine.

— Alors il me semble que…

— Parlez sans tergiverser, Babillard, nous n’avons pas le temps d’écouter vos circonlocutions, de même que les autres demi-sang, la nature indienne l’emporte toujours chez vous, et jamais vous ne pouvez franchement venir au fait.

— Eh bien ! reprit brutalement le guide, je veux cinq mille piastres fortes, ou il n’y a rien de fait.

— À la bonne heure, au moins, voilà qui est parler, maintenant nous savons à quoi nous en tenir, vous voulez cinq mille piastres ?

— Oui.

— Et, moyennant cette somme, vous vous chargez de nous livrer le général, sa nièce et tous les individus qui les accompagnent.

— À votre premier signal.

— Très bien, à présent écoutez ce que je vais vous dire.

— J’écoute.

— Vous me connaissez, n’est-ce pas ?

— Parfaitement.

— Vous savez que l’on peut compter sur ma parole.