Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/177

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— Dix jours.

— Que me disiez-vous donc, que vous ne saviez comment attirer la jeune fille au-dehors, ayant tant de temps devant vous ?

— Dame ! je ne savais pas quand vous exigiez qu’elle vous fût livrée, moi.

— C’est juste, eh bien ! je vous donne neuf jours, c’est-à-dire que la veille du départ la jeune fille me sera remise.

— Oh ! de cette façon…

— Ainsi, cet arrangement vous convient ?

— On ne peut mieux.

— C’est arrêté ?

— Irrévocablement.

— Tenez, Babillard, dit le capitaine en remettant au guide une magnifique épingle en diamants qu’il portait piquée dans sa blouse de chasse, voici mes arrhes.

— Oh ! fit le bandit avec joie en s’emparant vivement du bijou.

— Cette épingle, reprit le capitaine, est un cadeau que je vous fais en sus des huit mille piastres que je vous compterai en recevant doña Luz.

— Vous êtes noble et généreux, capitaine, dit le guide, et l’on est heureux de vous servir.

— Seulement, reprit le capitaine d’une voix rude avec un regard froid comme une lame d’acier, souvenez-vous que l’on me nomme Celui qui tue et que si vous me trompez, il n’existe pas dans la prairie