Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/185

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départ de Mexico s’étaient passées sans trop de peine pour la jeune fille.

Nous devons cependant noter ici un incident futile en apparence, mais qui laissa une trace trop profonde dans l’esprit de doña Luz, pour ne pas le rapporter.

Le général s’occupait activement à rassembler les gens dont il avait besoin pour son expédition, il était obligé, pour cette raison, de négliger sa nièce plus qu’il ne l’aurait voulu.

Cependant, comme il craignait que la jeune fille ne s’ennuyât de rester seule, confinée avec une vieille duègne dans le palais qu’il occupait calle de los Plateros, il l’envoyait fréquemment en soirée chez une de ses parentes qui recevait une société choisie, et auprès de laquelle sa nièce passait le temps d’une manière comparativement plus agréable.

Or, un soir que la réunion avait été plus nombreuse que de coutume, on s’était séparé beaucoup plus tard.

Au premier coup de onze heures sonnant à l’antique horloge du couvent de la Merced, doña Luz et sa duègne, précédées d’un péon qui portait un falot pour éclairer leur route, regagnaient, en jetant à droite et à gauche des regards effarés, le palais qu’elles habitaient ; elles n’avaient plus que quelques pas à faire, lorsque tout à coup, en tournant le coin de la calle San Agustin pour entrer dans celle de Plateros, quatre ou cinq hommes de mauvaise