Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/221

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celles des autres trappeurs des prairies, qui sont les hommes qui s’occupent le moins des commodités de la vie.

Cependant, telle qu’elle était, l’Élan-Noir en fit gracieusement les honneurs aux étrangers.

Un second trappeur était accroupi devant la hutte, occupé à surveiller la cuisson de la bosse de bison que l’Élan-Noir avait annoncée à ses convives.

Cet homme, dont le costume était en tout semblable à celui de l’Élan-Noir, avait à peu près quarante ans ; mais la fatigue et les misères sans nombre de sa dure profession avaient creusé sur son visage un réseau de rides inextricables qui le faisaient paraître beaucoup plus vieux qu’il n’était en réalité.

En effet, il n’existe pas au monde de métier plus dangereux, plus pénible et moins lucratif que celui de trappeur. Les pauvres gens se voient souvent, soit par les Indiens, soit par les chasseurs, privés de leur gain laborieusement recueilli, scalpés et massacrés sans que l’on s’occupe jamais de savoir ce qu’ils sont devenus.

— Prenez place, señorita, et vous aussi, messieurs, dit gracieusement l’Élan-Noir ; mon foyer si pauvre qu’il soit est cependant assez grand pour vous contenir tous.

Les voyageurs acceptèrent avec empressement, ils mirent pied à terre, et bientôt ils se trouvèrent