Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/222

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confortablement étendus sur des lits de feuilles sèches, couverts de peaux d’ours, d’élans et de bisons.

Le repas, véritable repas de chasseurs, fut arrosé de quelques couis – tasses – d’un excellent mezcal que le général portait toujours avec lui dans ses expéditions, et que les trappeurs apprécièrent comme il le méritait.

Tandis que doña Luz, le guide et les lanceros faisaient la sieste pendant quelques instants pour laisser tomber la chaleur des rayons du soleil, le général pria l’Élan-Noir de le suivre, et sortit avec lui de la hutte.

Dès qu’ils furent à une assez grande distance, le général s’assit au pied d’un ébénier en invitant son compagnon à l’imiter, ce que celui-ci fit immédiatement.

Après un instant de silence, le général prit la parole :

— Mon ami, dit-il, permettez-moi d’abord de vous remercier de votre franche hospitalité. Ce devoir rempli, je désire vous adresser certaines questions.

— Caballero ! répondit évasivement le trappeur, vous savez ce que disent les Peaux-Rouges : entre chaque mot fume ton calumet, afin de bien peser tes paroles.

— Ce que vous me dites est d’un homme sensé, mais soyez tranquille, je n’ai nullement l’intention de vous faire des questions qui auraient trait à votre