Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/237

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— Connaissez-vous un trappeur nommé l’Élan-Noir ?

— Oui, il a sa hutte près d’ici aux environs d’un étang de castors.

— C’est cela même, mon bon docteur, eh bien ! il faut, dès qu’il fera jour, que vous alliez le trouver de ma part.

— À quoi bon, señorita ?

— Je vous en prie ! dit-elle d’une voix câline.

— Oh ! alors, vous pouvez être tranquille, j’irai, répondit-il.

— Que lui dirai-je ?

— Vous lui rendrez compte de ce qui s’est passé ici cette nuit.

— Parbleu !

— Et puis vous ajouterez, retenez bien ces paroles qu’il faudra lui redire textuellement.

— J’écoute de toutes mes oreilles, je les graverai dans ma mémoire.

L’Élan-Noir, l’heure sonne. Vous avez bien compris, n’est-ce pas ?

— Parfaitement, señorita.

— Vous jurez de faire ce que je vous demande ?

— Je vous le jure, dit-il d’une voix grave, au lever du soleil j’irai trouver le trappeur, je lui rendrai compte des événements de la nuit et j’ajouterai : l’Élan-Noir, l’heure sonne. Est-ce tout ce que vous désirez de moi ?