Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/255

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bec. Il est donc inutile de commettre d’imprudence, réunissons une vingtaine de bons compagnons, je ne demande pas mieux, surveillons les Indiens ; à la première occasion qui se présentera nous tomberons vigoureusement dessus, nous en tuerons le plus possible et nous délivrerons votre mère ; voilà, je crois, le plus sage parti que nous puissions prendre, qu’en pensez-vous ?

— Je pense, mon ami, répondit le Cœur-Loyal en lui serrant la main, que vous êtes la plus excellente créature qui existe, que votre conseil est bon et que je le suivrai.

— Bravo ! s’écria Belhumeur avec joie, voilà qui est parler.

— Et maintenant… dit en se levant le Cœur-Loyal.

— Maintenant ? demanda Belhumeur.

— Nous allons monter à cheval, nous tournerons adroitement le camp indien, en ayant soin de ne pas nous faire dépister, et nous irons au hatto de notre brave compagnon l’Élan-Noir qui est homme de bon conseil, et qui certainement nous sera utile pour ce que nous comptons faire.

— Va comme il est dit ! fit gaiement Belhumeur en sautant en selle.

Les chasseurs quittèrent la clairière et faisant un détour pour éviter le camp indien dont on apercevait la fumée à deux lieues tout au plus, ils se dirigèrent vers l’endroit où, selon toutes probabilités,