Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/257

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Les trois cavaliers ne tardèrent pas à se joindre.

— Malheur ! malheur ! s’écria le vieillard avec douleur.

— Qu’avez-vous, nô Eusébio ? parlez, au nom du ciel ! demanda le Cœur-Loyal.

— Votre mère ! don Rafaël, votre mère !

— Eh bien ! parlez !… mais parlez donc ! s’écria le jeune homme avec anxiété.

— Oh ! mon Dieu ! dit le vieillard en se tordant les bras, il est trop tard !

— Parlez donc ! au nom du ciel ! vous me faites mourir.

Le vieillard lui jeta un regard désolé.

— Don Rafaël, dit-il, du courage ! soyez homme !

— Mon Dieu ! mon Dieu ! quelle affreuse nouvelle allez-vous m’apprendre, mon ami ?

— Votre mère est prisonnière de la Tête-d’Aigle…

— Je le sais.

— Si aujourd’hui même, ce matin, vous ne vous êtes pas livré entre les mains du chef comanche…

— Eh bien ?

— Elle sera brûlée vive !…

— Ah ! fit le jeune homme avec un cri déchirant.

Son ami le soutint, sans cela il serait tombé de cheval.