Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/262

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pénibles et des plus déchirantes ; le vieux serviteur partit le désespoir dans l’âme à la recherche du chasseur, tandis que la pauvre mère suivait, le cœur brisé, les guerriers comanches.

Le surlendemain la Tête-d’Aigle arriva au rendez-vous assigné par les grands chefs de la nation, toute la tribu se trouva réunie.

Rien de pittoresque et de singulier comme l’aspect que présente un camp indien.

Lorsque les Peaux-Rouges sont en expédition, soit de guerre, soit de chasse, ils se bornent pour camper à dresser, à l’endroit où ils s’arrêtent, des tentes en peaux de bison élevées sur des pieux plantés en croix ; ces tentes, dont le bas est garni de mottes de terre, ont toutes un trou au sommet pour laisser un libre essor à la fumée qui, sans cette précaution, les rendrait inhabitables.

Le camp offrait un coup d’œil des plus animés ; les femmes allaient et venaient chargées de bois ou de viande, ou guidant les traîneaux conduits par des chiens et renfermant toutes leurs richesses ; les guerriers gravement accroupis autour des feux allumés en plein air, à cause de la douceur de la température, fumaient en causant entre eux.

Cependant il était facile de deviner qu’il se préparait quelque chose d’extraordinaire, car, malgré l’heure peu avancée – le soleil apparaissait à peine à l’horizon – les principaux chefs étaient réunis dans la hutte du Conseil, où d’après l’expression