Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/281

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soupir étouffé et passa la main sur son front en murmurant :

— Tout est fini ! mon Dieu, veillez sur elle !

Alors se tournant vers les chefs indiens qui le considéraient en silence avec un mélange de respect et d’admiration :

— Guerriers comanches ! dit-il d’une voix ferme et incisive avec un regard foudroyant, vous êtes tous des lâches ! des hommes de cœur ne martyrisent pas une femme !

La Tête-d’Aigle sourit :

— Nous verrons, fit-il avec ironie, si le trappeur pâle est aussi brave qu’il le prétend.

— Du moins je saurai mourir comme un homme ! répondit-il avec hauteur.

— La mère du chasseur est libre.

— Oui. Eh bien ! que voulez-vous de moi ?

— Un prisonnier n’a pas d’armes.

— C’est juste, fit-il avec un sourire de mépris, je vais vous donner les miennes !

— Pas encore, s’il vous plaît, cher ami, dit tout à coup une voix moqueuse.

Belhumeur parut.

Le chasseur portait en travers sur l’arçon de sa selle, un enfant de quatre ou cinq ans, et une jeune femme indienne assez jolie était solidement attachée à la queue de son cheval.

— Mon fils ! ma femme ! s’écria la Tête-d’Aigle avec terreur.