Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/314

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— Rendez-vous ! lui cria un des hommes qui le serraient de près.

— Allons donc ! répondit-il avec un sourire ironique, vous êtes fous, il faudra bel et bien me tuer pour me prendre.

— Alors on vous tuera, mon beau muguet, répondit brutalement le premier interlocuteur.

— J’y compte bien, dit le capitaine d’un ton goguenard, je me défendrai, cela fera du bruit, mes amis nous entendront, votre surprise sera manquée, c’est justement ce que je veux.

Ces paroles furent prononcées avec un calme qui fit réfléchir les pirates. Ces hommes appartenaient à la troupe du capitaine Ouaktehno ; lui-même se trouvait parmi eux.

— Oui, répondit en ricanant le chef des bandits, votre idée est bonne, seulement on peut vous tuer sans faire de bruit, et alors à vous aussi votre projet est renversé.

— Bah ! qui sait ? dit le jeune homme.

Avant que les pirates pussent le prévenir, il fit un bond énorme en arrière, renversa deux hommes et courut avec une vélocité extrême dans la direction du camp.

Le premier mouvement de surprise passé, les bandits s’élancèrent à sa poursuite.

Cet assaut de vitesse dura assez longtemps de part et d’autre, sans que les pirates vissent la distance qui les séparait du fugitif diminuer sensible-