Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/335

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Le crieur monta bientôt sur la vérandah d’une hutte et convoqua à grands cris, les guerriers les plus renommés, à une réunion dans la case du conseil.

La demande du Cœur-Loyal eut l’approbation générale ; quatre-vingt-dix guerriers d’élite, commandés par la Tête-d’Aigle, furent désignés pour accompagner les chasseurs, et coopérer de tout leur pouvoir au succès de leur expédition.

Lorsque la décision des chefs fut connue, ce fut une joie universelle dans la tribu.

Les alliés devaient se mettre en route au soleil couchant, afin de surprendre l’ennemi.

L’on dansa, avec toutes les cérémonies usitées en pareil cas, la grande danse de guerre, pendant laquelle les guerriers répètent continuellement en chœur :

Wabimdam Kitchée manitoo, agarmissey hapitch neatissum !

C’est-à-dire :

Maître de la vie, vois-moi d’un œil favorable, tu m’as donné le courage d’ouvrir mes veines.

Lorsqu’on fut sur le point de partir, la Tête-d’Aigle, qui savait à quels ennemis dangereux il allait s’attaquer, choisit vingt guerriers sur lesquels il pouvait compter et les expédia en avant en éclaireurs après leur avoir donné du Scotté Wigwas, ou bois écorce, afin qu’ils pussent immédiatement allumer du feu, pour avertir en cas d’alerte.