Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/340

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ces, furieux de la perte que le capitaine Aguilar lui avait causée, qu’il s’était hasardé à donner l’assaut.

Mais, le premier moment d’effervescence passé, lorsqu’il vit que ses hommes tombaient comme des fruits mûrs autour de lui, sans vengeance, et sans gagner un pouce de terrain, il se résolut non à la retraite, mais à changer le siège en blocus, espérant être plus heureux pendant la nuit par un hardi coup de main, ou, en désespoir de cause, certain de réduire tôt ou tard les assiégés par la famine.

Il croyait être sûr qu’ils se trouvaient dans l’impossibilité d’être secourus, dans ces prairies, où on ne rencontre que des Indiens hostiles aux Blancs, quels qu’ils soient, ou bien des trappeurs et des chasseurs, qui se soucient fort peu de s’immiscer dans des affaires qui ne les touchent en rien.

Sa résolution une fois prise, le capitaine la mit immédiatement à exécution.

Il jeta un regard autour de lui : la situation était toujours la même, malgré des efforts surhumains pour gravir la pente abrupte qui conduisait aux retranchements, les pirates n’avaient point avancé d’un pas.

Dès qu’un homme se montrait à découvert, une balle partie d’une carabine mexicaine le faisait rouler dans un précipice.

Le capitaine donna le signal de la retraite, c’est-à-dire qu’il imita le cri du chien des prairies.